La presqu’île du Cotentin fut sa terre. Il y est né comme tous les siens, ses parents, son épouse et sa fille. Il y a grandi, en connaissait tous les bocages, toutes les plages, les églises et leurs clochers, les plus belles demeures et les légendes, celles du Moine de Saire, les amants du château des Ravalet, les goubelins et tant d’autres.

C’est aux Beaux- Arts de Cherbourg qu’il commence ses académies. C’est dans cette ville qu’il expose pour la première fois, cet enfant du pays sera salué par la critique et ne l’oubliera jamais. Il honore la ville de ses premières commandes publiques, à savoir les deux magistrales fresques du salon de la Rotonde de l’Hôtel de Ville.
Pour Saint Vaast la Hougue, dans la maison de son père transformé en atelier, il réalisera les fresques de l’école maternelle, composera deux panneaux décoratifs pour le Tennis Club et enfin à la fin de sa vie, les quatre vitraux de la Chapelle des Marins.
De cette presqu’île, il retient dans ses carnets de croquis, la lumière, les ciels souvent tourmentés, les couleurs du port de Saint Vaast, les forteresses de La Hougue et de Tatihou, un calme plat sur le cul de loup, l’église fortifié du port de Barfleur, un bateau à la cale, un ciel couchant sur le pont de Saire, le violet des bruyères de la Hague, Bretteville en Saire, le nez de Jobourg, la baie d’Ecalgrin, la douceur pastel des tamaris, l’émotion d’un calvaire et les personnages colorés qu’il croise, pêcheurs à pied, marins ou estivants. Ces esquisses seront le ferment d’œuvres plus achevées qu’il exposera régulièrement. Ce bout du monde sera sa joie d’artiste. Il y reviendra à chaque saison de sa vie avec toujours autant de jubilation. Il y repose, au cimetière de Saint Vaast.

En 1948, il dira à la presse à propos de Saint Vaast La Hougue :

« c’est là que j’ai découvert la lumière ».