Naître en Cotentin, à Bretteville face à la mer, ne pouvait pour cet artiste que le pousser à mesurer la profondeur d’une pleine mer, la douceur de la grève et l’exubérance de l’écume.

Il connait la force dévastatrice des courants du Raz Blanchard et sait, du petit port Racine aux bassins de l’Arsenal, combien un port est l’espérance des marins dans ce pays battu des vents. De tous les bateaux qu’il a vu s’engager dans le chenal, ce sont sans doute ceux des pêcheurs qui le touchent plus que tout. Leurs bouées et filets multicolores, leurs étraves puissantes ou fragiles, voilà ce qu’il aime peindre. Chalutiers, Cordiers, vieux gréements du port de Saint Vaast, il les connait tous. Ce sont : Le « Jean-René », le « Recouvrance », le « Marie-Madeleine », le « Louis-Pauline », le « Providence », la « Chouette », le « Jules- Marguerite », les « deux familles » et tant d’autres, bénis tous les dix ans lors des Fêtes de la Mer et protégés, à chaque gros coup de vent, par la Vierge Marie de la Chapelle des Marins.