La presse

…Par petites touches de couleur, c’est la gaité, la joie qui, à chaque détour de tableaux, vous saute aux yeux et au cœur…

…Il y a de l’émotion dans la voix de l’artiste quand il parle du paysage sans cesse changeant de sa région mais l’émotion est présente également dans ses personnifications de Tatihou ou de la Bécu et puis il y a la mer…

Depuis sa jeunesse le peintre n’a cessé d’évoluer mais si sa technique s’est modifiée, il est toujours resté fidèle à son style, c’est-à-dire lui-même et nul ne saurait s’en plaindre. Ses recherches ont toujours eu un seul but : essayer sans cesse de faire mieux…

Expressionniste, figuratif, parfois à la limite d’une abstraction intellectuelle dont il se défend, Jupille signe invariablement ses toiles du sceau d’un professionnalisme qui fait enfin plaisir à voir. Avoir en face de soi quelques parcelles d’une œuvre aussi complète, laisse perplexe, autant par son éclectisme que par l’approche que l’on peut en faire. La seule solution est de laisser parler ses sentiments. On goute alors comme il convient, une journée chaude de Tunisie ou une fête de la mer à Saint Vaast – Et on ne dit plus rien.

… cet atelier et sa situation sont à l’image même de cet artiste, dont la notoriété n’a entamé en rien la modestie, la charmante simplicité et le sourire…Il est demeuré tel qu’à ses débuts et accueille avec autant de courtoisie et de spontanéité les visiteurs, amateurs d’art qu’il considère comme de véritables amis.

Ce petit atelier vaut bien un arrêt, ne serait-ce que pour rencontrer un homme délicieux et ses curiosités de collégien. Malgré ses cheveux blancs, Jupille ressemble bien à sa palette.

…ces œuvres hardies et volontaires, d’un artiste qui a cherché sa vie dans le symbolisme pictural, se signalent par une large facture, une recherche de l’essentiel qui se trouve poussée jusqu’aux confins de l’abstraction.

… L’expressionniste Jupille conserve aussi un fidèle attachement à son pays natal… Parlant de Saint Vaast la Hougue, où son atelier est installé au cul de loup,il l’appelle « mon port ». Et c’est merveille de voir avec quel amour il sait l’observer et le traduire…

… Jupille ne s’arrête pas, à telle manière de peindre, de « créer ». C’est un artiste authentique, donc sans limite dans les modes de l’expression picturale…
D’aucuns penseront qu’il va quelquefois « très loin » tels ces arbres stylisés sur un bleu étrange, ou encore Saint Vaast le jour des Régates, avec cette profusion de couleurs remarquablement situées, architecturées, équilibrées…

« Je ne peux pas faire quelque chose de triste parce que je m’ennuie » nous dit le peintre Jupille. Il ajoutait « et je n’aime pas m’ennuyer ». Ainsi, l’exposition qu’il nous offre…est-elle une sorte de vibration de couleur, de lumière, d’indéfinissable clarté…

…Pour la première fois, il nous présente un vitrail. C’est dit-il, « l’esprit de la peinture. Le dessin primitif en est une palette où les touches de peinture sont devenues vibrations » …

L’exubérante production du peintre Jupille, telle qu’elle nous est présentée à la Galerie Becquemin, nous permet de suivre l’évolution d’un talent tenté par toutes les formes de l’expression graphique…

Une foule nombreuse se pressait samedi après- midi à la galerie Becquemin, afin d’assister au vernissage de l’exposition Jupille…
Nous reviendrons plus longuement sur cette très belle exposition. Disons simplement aujourd’hui qu’elle est une brillante révélation pour ceux qui ne connaissaient de Jupille que le décorateur de talent et le délicat restaurateur des œuvres du musée de Cherbourg.

Oui vraiment, cette exposition est plus qu’une réussite, elle ouvre une porte sur l’avenir. Jupille est un jeune artiste qui donne beaucoup plus que des promesses. Jupille est une certitude…
Mais répétons-le, Jupille n’a pas subi d’influence. Il s’est aidé de tout ce qui aurait pu marquer son talent, lui donner une empreinte définitive. Il s’est bien servi du cubisme, il a utilisé le fauvisme mais il a trouvé le moyen de s’exprimer personnellement. Jupille a peint du Jupille…